mardi 28 juin 2016

12 règles pour réussir la prise de parole en public

C’est certainement le plus gros défi que les cadres d’entreprise et les hommes d’affaires ont à relever. Que ce soit au cours d’une réunion d’évaluation, lors de la présentation de rapport, au cours d’une cérémonie officielle, lors d’une présentation de produit ou autre instance, nous sommes de plus en plus appelés à prendre la parole en public. Et cela devient simple lorsque nous savons appliquer quelques règles aussi bien pour le travail que nous avons à faire sur nous-mêmes que la préparation de nos prises de parole en public, les autosuggestions nécessaires pour renforcer la confiance en soi et développer l’aisance. En voici les 12 règles les plus déterminantes.

  1. La prise de parole en public n’est pas une question d’éloquence mais de personnalité. Travaillez votre personnalité et vous réussirez davantage vos prises de parole en public.
Lorsque les gens me sollicitent pour les coacher à réussir leur prise de parole en public, je commence toujours par leur dire qu’ils savent bien prendre la parole en public. Et lorsqu’ils me disent qu’ils sont timides de nature ou qu’ils n’ont pas confiance en eux, je leur dis aussi que personne n’est timide face à des gens à qui il est habitué. Il suffit de s’entrainer et de s’habituer à prendre la parole en public et la timidité s’en va progressivement. Ensuite je leur propose de travailler à améliorer leur personnalité et une fois que leur personnalité est améliorée, le reste devient facile. La vérité, c’est que lorsque je finis de travailler sur leur personnalité, ils commencent progressivement à développer l’aisance. Nicolas Sarkosy est tout aussi éloquent que Barack Obama. Mais la différence entre leurs personnalités respectives impose les bases de l’efficacité de l’un ou de l’autre face à son public.
Si vous voulez améliorer l’efficacité de vos prises de parole en public, améliorez votre personnalité parce qu’une personne méprisante ou coléreuse ne peut pas réussir ses prises de parole en public même s’il est éloquent et confiant. Faites-vous coacher pour améliorer votre personnalité et la confiance en soi suivra.
  1. Il est moins important de réussir sa prestation que d’avoir de l’impact. Alors n’oubliez pas l’objectif pour lequel vous prenez la parole. Il est plus important que votre prestation
Un jour alors que j’avais fait un passage télé pour annoncer un évènement, à peine sorti du studio, je reçus l’appel d’un ami qui tenait à me féliciter pour « ma brillante prestation ». J’acceptai ses félicitations mais pour m’assurer que j’ai eu de l’impact, je lui demandai ce qu’il pensait de l’évènement que nous organisions. Il me demanda : « Quel évènement ? ». En réalité, il  n’a pas retenu grande chose…
Je puis dire que c’est devenu facile pour moi maintenant de prendre aisément la parole en public et pour vous dire la vérité, je n’ai jamais travaillé sur l’aisance et je ne me pose pas la question de savoir si je suis à l’aise. La question qui me taraude le plus est celle-ci : Comment FAIRE pour avoir de l’impact et obtenir les résultats poursuivis par ma prise de parole en public ? Beaucoup de candidats aux élections présidentielles, municipales et législatives ont été souvent distraits par l’engouement que suscitent leurs différents passages sans se demander si au fond ils sont en train d’avoir l’adhésion du public.
  1. L’aisance n’est pas une fin en soi. Même si vous tremblez, assurez-vous de toucher le cœur du public en reprenant votre faux pas à votre compte
Les deux plus grandes peurs au monde restent les deux plus grandes peurs au monde : 1) La peur de prendre la parole en public et 2) La peur de tomber et mourir pendant sa prise de parole en public. Il est normal que chaque fois que nous prenons la parole que nous fassions attention à si nous sommes à notre confort. Personne ne veut trébucher en prenant la parole en public et naturellement personne ne veut tomber et mourir en prenant la parole en public. Il est normal que nous nous focalisions sur le fait d’être à l’aise nous-mêmes. Mais en fait, le but est de mettre le public à l’aise, de se connecter avec lui, de l’entendre vous dire qu’elle est bien avec nous malgré notre vulnérabilité.
Je me rappelle un de ces jours où je devrais animer une formation en anglais alors que je m’étais préparé pour la dérouler en français. Je tremblais, je commettais des fautes…Les amis qui étaient dans l’auditoire me montraient de leurs regards qu’ils étaient avec moi. J’ai tout transformé en humour et je leur demandais de me donner le mot équivalent en anglais lorsque je me perdais ou avais des trous d mémoire…Et lorsque c’était possible, je parlais le Fongbé, le mina. Je faisais rire tout le monde. Alors que je me débattais pour passer d’une langue à l’autre pendant que je m’efforçais de passer mon message, ce fut à mon actif puisque la plupart des gens étaient impressionnés par combien je pouvais passer d’une langue à l’autre avec « autant de facilité ». Je tremblais, j’avais chaud mais le public était connecté – et c’était la chose la plus importante.
  1. Contrairement à ce que la plupart des gens se disent, tous les publics aiment entendre des histoires personnelles. Débutez par une anecdote, votre histoire personnelle très émouvante.
L’une des meilleures façons de vendre aujourd’hui aux Etats-Unis, aussi bien pour collecter des dons, vendre ses services ou encore trouver des investisseurs, ou sensibiliser sur des décisions politiques à prendre, c’est de raconter sa propre histoire ou une histoire personnellement vécue. Nous avons été forgés pour ne pas parler de nous et chercher à parler des autres mais tout le monde aime les histoires émouvantes personnelles.
Naturellement, les gens ne veulent pas vous entendre dire tout ce que vous avez réalisé. Ils veulent que vous leur racontiez de la manière la plus authentique et émouvante possible ce que vous avez vécu…En vous entendant parler de tout ce que vous avez vécu, ils se diront : « Ah ouais, il a pu subir tout cela ? » ou encore « La même chose m’est arrivée…J’aurais pu tenir comme lui »…C’est facile d’être le héro des gens au 21è siècle pour peu qu’ils se retrouvent en vous…Cela suppose que vous acceptiez vous laisser découvrir et leur montriez ensuite comment vous avez fait pour tout surmonter. Pleurez si vous voulez…La vulnérabilité est plus efficace en prise de parole en public que l’aisance arrogante…
  1. Les gens ont horreur des donneurs de leçons, mieux ils connaissent ou finiront par découvrir votre vraie histoire au cas où vous essaieriez de la cacher. Alors soyez authentique et pratiquez l’autodérision.
Comme vu plus haut, la vulnérabilité est plus efficace en prise de parole en public que l’aisance arrogante….Pourquoi ? Parce ce que ce n’est pas de vous qu’il est question. Les gens ne supportent surtout pas ceux qui se prennent trop au sérieux…Ils n’aiment surtout pas les gens qui veulent leur montrer qu’ils ne connaissent rien…Ils ont encore plus horreur de ceux qui viennent étaler leurs réalisations ou diplômes…j’ai ceci, j’ai cela…j’ai même été à…
Comme le dit la règle : « Si vous n’êtes pas prêt à parler de vos failles, ne parlez pas de vos exploits ». La simplicité, l’utilisation des questions, le regard bienveillant porté sur le public, la recherche des similitudes d’avec lui, le fait de parler avec compassion et inclusion sincère des choses qui le concernent est l’autre méthode pour montrer aux gens qu’on n’est pas « tout », qu’on ne connait pas « tout » et qu’on a à apprendre d’eux. A quoi sert tout le reste, votre contact ou votre rencontre si ce que les gens sont, font et ont n’a aucune valeur pour nous ? Réussir sa prise de parole en public, c’est savoir s’ouvrir pour s’intéresser aux autres aussi bien qu’on se sait intéressant. Même si vous savez tout, montrez aux gens que vous voulez apprendre d’eux.
  1. Si votre prise de parole n’est qu’une formalité, sachez que les gens sont pressés que vous la remplissiez et partiezMontrez aux gens que vous voulez faire partie de leur contexte et de leur circonstance
Pour montrer clairement que vous voulez être très catastrophique dans votre prise de parole, lisez votre texte et partez sans jamais lever la tête pour regarder les gens. Lisez votre texte de A à Z sans jamais jeter un regard sur le public pour lui laisser entendre que vous êtes d’abord là pour lui et non pour accomplir une formalité et ils seront pressés que vous dégagiez afin que les choses sérieuses commencent. La règle est simple : si les gens sont en fête ou se préparent à la fête, montrez-vous que vous êtes bien de la fête vous aussi. S’ils sont émus par quelque nouvelle lourde, montrez-leur que vous portez le poids avec eux et que vous êtes de cœur avec eux. S’ils ont des besoins, montrez-leur avec compassion que vous comprenez leurs besoins et citez-les avec présence.
Et si vous savez que vous n’avez pas toujours été à la hauteur des attentes, sachez prononcer des phrases historiques comme celle qu’a pu prononcer le feu Président Omar Bongo Ondimba : « Dieu ne nous a pas donné le droit de faire du Gabon, ce que nous sommes en train de faire ». Et pour le dire, il a su laisser tomber le beau discours écrit. Cette phrase est restée dans le cœur des gabonais ou tout au moins la mémoire des gabonais. Pour toucher les cœurs, il faut savoir parler du fond de son cœur.  Comme on a pu le dire un jour une brillante cadre de la BICICI alors que nous animions pour eux un coaching de groupe sur les secrets de prise de parole en public : « Il faut savoir porter son discours dans son cœur et non dans sa tête ».
  1. Le message que vous voulez passer n’est pas aussi important que le message que les gens veulent entendre. Pratiquez la loi des « 2A » pour optimiser l’impact sur votre auditoire
John C. Maxwell l’appelle la loi de la connexion. Les leaders touchent le cœur avant de commander les bras. Lorsque nous avons l’opportunité d’avoir un public en face de nous, nous sommes pressés de leur délivrer le message que nous avons, le message qui nous préoccupe et que nous sommes pressés de les voir entendre mais les grands présentateurs ne procèdent pas ainsi. Ils savent que pour avoir l’adhésion des gens, il faut leur dire ce qu’ils veulent entendre avant de leur dire ce qu’ils doivent entendre. Le style utilisé par les grands leaders qui savent mobiliser les cœurs et les têtes s’apparentent à ce qui suit :
« Savoir que des gens aussi braves et aussi engagés que vous sont avec moi et me soutiennent chaque jour – chacun apportant une contribution déterminante à notre succès commun- est quelque chose qui me touche énormément. Au début du trimestre écoulé, je vous avais dit combien j’avais besoin que nous redoublions d’effort pour combler notre déficit et vous avez été là pour moi et avec moi ; ce qui  nous a permis de relever le défi ensemble. Des efforts significatifs restent à faire pour pallier au plus vite au recul de nos performances. Je suis heureux de savoir que vous allez être avec moi à nouveau. Nous allons devoir subir quelques coupes– des coupes difficiles à accepter déjà pour moi-même…Et je sais combien ce sera difficile pour nous tous, vos familles, nos familles. La seule chose qui me permet de regarder les prochains mois avec foi et grande espérance, c’est que j’ai des gens comme vous avec moi…Je voulais juste m’assurer de ce que vous allez être avec moi…et que nous allons pouvoir relever le défi ensemble….
  1. Même aux obsèques, les gens s’attendent à ce qu’une petite dose d’humour leur soit servie. N’oubliez pas de faire rire…quelle que soit la circonstance.
J’étais en train d’animer un séminaire sur la prise de parole en public pour les experts comptables et auditeurs à Dakar et la question était de savoir si l’on pouvait utiliser l’humour lorsqu’on doit présenter des rapports devant un Conseil d’Administration. J’ai commencé par dire que la réputation que les auditeurs et les experts comptables ont pour être des gens trop solennels devrait se servir du sens de l’humour pour décomplexer un peu l’ambiance. Ensuite je leur ai demandé d’observer les administrateurs la prochaine fois qu’ils arrivent à un Conseil d’Administration. Ils constateront qu’ils sont pleins de sens de l’humour et que les commissaires aux comptes sont les seuls à être drôlement trop sérieux et trop pressés de démarrer leur présentation…Après des échanges, nous avons retenu qu’il était bien possible pour eux de démarrer par une anecdote, d’utiliser l’ironie…de raconter une petite histoire et de faire ensuite la transition… Entrainez-vous à l’humour parce que les interventions meilleures sont ponctuées de rire
  1. La question la plus importante lorsque vous faites une présentation, c’est de vous demander si les gens suivraient s’ils avaient une copie de votre présentationDe ce fait si vous avez une présentation Powerpoint, ne la lisez pas
Sans doute qu’il faut porter son discours du fond de son cœur et non dans sa tête. Hier pour animer une conférence, vous pouviez vous permettre de présenter un bel exposé écrit et venir le lire devant les gens. Comme c’était ennuyeux quelles que soient les belles tournures. Aujourd’hui, nous avons la possibilité d’utiliser des présentations PowerPoint. Et chose normale, les gens s’attendent à ce que nous ayons une conversation avec eux et non avec les diapositives. Ils veulent que nous nous tournions vers eux et non vers les diapositives. Et mieux, ils s’attendent à ce que nous ne lisions pas sur l’écran ce qu’ils peuvent bien lire eux-mêmes surtout lorsqu’ils voient qu’ils peuvent mieux le lire et mieux l’expliquer que nous. Utilisez des images, des illustrations, des graphes que vous allez expliquer, des puces pour résumer quelques points clés. Appliquez la règle des 30 X 6 c’est-à-dire la taille de police 30 pour les mots et 6 mots maximum par ligne…
  1. Pour mieux contribuer à l’opportunité que vous offrez de réfléchir et ingurgiter votre message, posez des questions qui amènent les gens à réfléchir par eux-mêmesPratiquez l’art des questions
Autant nous ne pouvons pas nous permettre de nous poser en donneurs de leçon, autant nous devons laisser clairement entendre aux gens que leur contribution est importante. Si c’est une formation que vous animez, posez des questions et lancez un débat pour faire réfléchir et contribuer votre auditoire. Si vous faites un discours, vous pouvez toujours faire réfléchir le public pour l’engager davantage comme Obama l’a fait dans son discours historique à la Convention du Parti Démocrate en 2004. Il a lancé une série de questions qui a réveillé le public…Sachant que « amener les gens à prendre conscience » est l’un des objectifs majeurs d’une communication, le fait de poser des questions reste la meilleure façon de faire prendre conscience parce que les questions amènent les gens à analyser la situation et à voir clairement les contradictions par eux-mêmes. Exemple : « Allons-nous laisser cette situation perdurer ? Pouvons-nous nous permettre de rester là les bras croisés et laisser l’histoire retenir que nous avons été des complices passifs ? Quelle réponse donnerons-nous à nos enfants lorsqu’ils nous demanderont : « Qu’aviez-vous fait pour éviter ce qui est arrivé ? ».
  1. Les gens veulent apprendre quelque chose de nouveau ou de marquant lorsqu’ils vous écoutent.N’oubliez pas de faire retenir l’essentiel de votre intervention
Quelle quoi soit notre éloquence, quelle que soit la quantité et même la quantité des informations pertinentes que nous aurons transmises, les gens doivent savoir l’essentiel qu’ils doivent retenir. Si vous réécoutez le discours historiquement intitulé « I have a dream » de Martin Luther King, vous remarquerez qu’il voulait vraiment que les gens retiennent au-delà des frustrations qu’il pouvait décrire que le rêve d’un espoir est possible. Il a su utiliser la répétition pour y arriver. Et c’est l’essentiel que son auditoire et l’histoire ont pu retenir. Lorsque vous prenez la parole, assurez-vous de l’essentiel que les gens doivent retenir. On appelle cela la méthode des 140 caractères de Twitter. C’est cette méthode que les fondateurs de Google ont utilisée pour lever des fonds et financer leur entreprise à ses débuts. Lorsque les investisseurs leur ont demandé ce que faisait Google, ils ont répondu : « Google donne accès à l’information mondiale en un clic ». N’oubliez pas l’essentiel à retenir donc lorsque vous prenez la parole en public.
  1. La pire erreur que vous puissiez commettre lorsque voulez renforcer votre capacité de prise de parole en public, c’est de fuir les opportunités de prise de parole en public. Appliquez la règle de l’exorcisme par la pratique : « Multiplication des opportunités de prise de parole + Entrainements »
Une fois que vous aurez démarré un processus pour travailler votre personnalité (un programme de coaching sera nécessaire certainement), une fois que vous vous êtes préparé à passer les 11 étapes précédentes, la seule chose qu’il vous restera à faire pour devenir un as de la prise de parole en public, c’est de multiplier les occasions que vous avez de prendre la parole en public. Et avant d’aller saisir chaque opportunité, entrainez-vous et familiarisez-vous avec vos présentations ou messages jusqu’à pouvoir transformer votre prise de parole en public en une conversation naturelle. Entrainez-vous devant un miroir. Filmez-vous, enregistrez-vous et écoutez ensuite. Corrigez-vous, demandez l’aide d’un coach professionnel si possible pour vous encadrer, vous transformer et vous relooker. Multipliez les opportunités de prise de parole et entrainez-vous à fond pour les saisir aisément et efficacement.
Par Hermann H. CAKPO
Coach, auteur et co-fondateur The H&C Group

L’AGRICULTURE EN AFRIQUE : ENJEUX ET PERSPECTIVES

Les jeunes entrepreneurs
en Agribusiness.
L’agriculture a pendant longtemps été le point déclencheur du développement économique et social de toute nation. Les pays dits développés ont connu des phases de révolutions industrielles, qui se sont en effet caractérisés par une industrialisation des productions agricoles et des transports de biens. 
Aujourd’hui le continent africain est à l’ère d’une révolution industrielle et numérique et son secteur agricole regroupe le plus d’actifs (80% environ) . L’amélioration de la productivité agricole et sa compétitivité représente de ce point de vue la stratégie adéquate pour mener l’Afrique dans le concert des continents dignes et respectés. De jeunes entrepreneurs africains dans l’agribusiness (Idrissa Nacambo du Burkina FasoAwa DIATTA du Sénégal et Mystère Belmamou DIKSIA du Tchad) réunis à Dakar dans le cadre du programme YALI Young African Leaders Initiative, s’expriment dans cet article sur les enjeux et perspectives de l’agriculture en Afrique à l’exemple de leurs pays respectifs.

AGRICULTURE AU BURKINA FASO : SORTIR DU CARCAN TRADITIONNEL OU PÉRIR!

Par : Idrissa Nacambo


Idrissa Nacambo, Burkina Faso
Alors que la plupart des pays développés avec seulement moins de 5% de leur population active consacrée à l’agriculture arrive à se nourrir convenablement et à créer des excédents alimentaires, le Burkina Faso avec plus de 80% de sa population dans ce secteur n’arrive pas à faire face au problème alimentaire, a recours à l’Aide internationale et à l’Endettement.
Cela s’explique entre autre par la dépendance de l’agriculture burkinabé des aléas climatiques, le refus ou la méconnaissance des techniques et technologies culturales modernes mais également par les insuffisances des politiques agricoles en vigueur (cultures de rente VS cultures vivrières). Comment comprendre que les ¾ de ceux qui ont aujourd’hui faim au Burkina Faso aient pour métier de produire de la nourriture? Notre agriculture pourra t’elle toujours suivre son rythme d’autant plus que les épisodes de sécheresses, le réchauffement climatique etc. pourront encore accentuer dans les années à venir les difficultés d’une agriculture sous équipée et socialement fragile ?
Pour sortir de sa torpeur et amorcer à l’instar des autres agricultures une croissance suffisante, afin de satisfaire les besoins que l’on attend d’elle, l’agriculture au Burkina devrait quitter son carcan traditionnel pour devenir une agriculture d’entreprise. Il semble évident que l’agriculteur aujourd’hui ne peut plus continuer d’être ce paysan hagard qui subit les prix et fait très peu de calculs économiques : il doit devenir un entrepreneur dans le vrai sens du terme. Il faudrait aussi changer les règles du commerce international des produits agricoles mais changer les règles ne suffira pas. Encore faudrait-il que nos Etats s’investissent davantage dans l’agriculture (formation, accès aux intrants et équipements, structuration du monde rural, actionnariat paysan…)…Enfin faudrait-il; plutôt que de courir après des aides ou des modèles importés, que l’on se persuade africains qu’on peut être à l’origine du changement que nous souhaitons,unissons nous et développons des ceintures de productions spécialisées par pays (ex cacao en côte d’ivoire, arachide au Sénégal …).

Idrissa NacamboÉconomiste agricole-Afro-optimiste


SITUATION DE L’AGRICULTURE EN AFRIQUEPar : Awa DIATTA

Awa Diatta, Sénégal 
Placée dans le secteur primaire, l’agriculture représente l’activité qui a la fonction de produire un revenu financier à partir de l’exploitation de la terre, des forêts, des mers, des rivières, des animaux domestiques et sauvages, etc. Elle représente un maillon indispensable dans la chaîne agro-alimentaire, en assurant l’approvisionnement en matières premières. En Afrique, l’agriculture reste confrontée à de nombreux problèmes.
Partout en Afrique, avec la croissance démographique associée à une augmentation des besoins alimentaires surtout en céréales qui constituent l’une des principales sources de glucide, l’agriculture, bien qu’occupant la majeure partie de la population active dans nos pays, ne parvient pas à assurer une alimentation suffisante. A cette problématique, s’ajoute celle de l’exode rural et du changement climatique qui cause d’énormes difficultés à l’agriculture, notamment celle rurale.
Cependant, le problème majeur de l’agriculture africaine reste la gestion post-récolte des produits. En effet, les agriculteurs produisent mais rencontrent d’énormes difficultés quant à la conservation. Ce qui constitue  des pertes pour l’économie de nos pays. Par exemple, le Sénégal perd plus de 70% de sa production annuelle. De ce fait, l’Etat est obligé d’importer des produits comme le maïs pour un montant de 12 milliards de  Francs CFA par an (Source : Direction de l’analyse, de la prévision et des statistiques agricoles et ANSD, avril 2015).
Aujourd’hui, l’appel qui s’impose est une invite des populations et surtout les femmes et jeunes à retourner vers les champs puisqu’ils constituent la force de l’Afrique.
Cultivons encore une fois nos terres. Je sais que c’est possible et j’en suis convaincue. Cette autosuffisance tant attendue sera le fruit de nos efforts. Et qui dit non à la paresse et à l’importation dira oui à l’autosuffisance et au développement.
Il est vraiment temps qu’on se montre objectif et courageux pour mieux trouver une entente pour une agriculture prometteuse et durable.

AWA DIATTA Technicienne supérieure en Agro-écologie.


L’AGRICULTURE EN AFRIQUE, AIMÉE OU NÉGLIGÉE?Par : Mystere Belmamou DIKSIA

Mystere Belmamou Diksia, Tchad
Chaque village en Afrique est un regroupement d’entrepreneurs. Les paysans sont interpellés à envoyer leurs enfants à l’école et chaque écolier rêve de la ville qui est la finalité de tout parcours scolaire. Le village est un rassemblement des entrepreneurs agricole et des industries alimentaire où chaque maison détient un restaurant gérés par des mères de familles. Le choix des champs fertiles, le type de culture et le nombre d’hectare, l’acquisition de nouveaux champs sont décidés en saison sèche bien avant l’odeur de la pluie dans le village. La question de l’appauvrissement du sol est résolue par la jachère, le remplacement de type de culture ou le défrichage d’un nouveau champ. Malgré une saison de pluie courte, les agriculteurs parviennent à se nourrir sur toute l’année.
La croissance rapide de la population et du coup des espaces cultivables nous ont conduits vers une déforestation massive à la recherche de nouveaux champs fertile et vers l’appauvrissement des sols. L’utilisation des engrais dans d’autres cultures commerciale comme le coton crée une dépendance vis-à-vis des engrais qui ne sont pas diversifiés dans d’autres cultures. Nous y voila face au destin d’une agriculture partenaire financier de tout domaines, un agriculteur père des Comptables, des Ingénieurs, des Médecins, sauf d’agriculteurs. L’agriculture est victime de trahison volontaire et involontaire par ses partenaires et acteurs. Abandonné aux moins diplômés et au hasard d’une pluviométrie fortement variable, malmenée par les changements climatique, elle lâche ses acteurs au milieu du chemin. Le producteur avec une exploitation familiale destinée à approvisionner les restaurants familiaux, est confronté à l’importance grandissante de la monnaie en milieu rural, il se trouve confronté entre se nourrir et se faire de l’argent pour subvenir à d’autres besoins de plus en plus couteux.
Face à toutes ces menaces multiples qui pèsent sur l’agriculture base du développement économique et social, les  défis seront de mettre en place des associations des producteurs en milieu rural suivi d’un plan de formation et coaching des ces collectivités qui auront le pouvoir de fixer le prix, de faciliter l’accès au crédit agricole et un système de distribution des intrants adapté a chaque type de cultures. Nous y croyons en la terre.

MYSTÈRE BELMAMOU DIKSIA Ingénieur de travaux en Mines et GéologieEntrepreneur agricole/: AGRITRANSCOM SARL


mercredi 22 juin 2016

les artistes unis pour le climat, le change change, et toi?


Dans le cadre de la campagne de plaidoyer et mobilisation sur les changements climatiques, JVE-Niger en collaboration avec le RJNCC avec le financement de l'Ambassade de France au Niger à travers les Fonds d'Appui aux Sociétés Civiles du Sud ont réalisé un clip vidéo pour sensibiliser les populations sur les enjeux du changement climatique.

https://www.youtube.com/watch?v=suzC7G58SNM&feature=share

mardi 21 juin 2016

Campagne de plaidoyer et de mobilisation sur les changements climatiques au Niger

Les Jeunes Volontaires pour l’Environnement (JVE) & le Réseau de la Jeunesse Nigérienne contre les Changements Climatiques (RJNCC) avec l’appui de l’Ambassade de France à travers le Fonds d’Appui aux Sociétés Civiles du Sud(FASCS) ont lancé le projet « Campagne de Plaidoyer et de Mobilisation sur les Changements Climatiques (CPMCC) au Niger. L’objectif principal de ce projet est de Mobiliser toutes les parties prenantes sur les enjeux liés aux changements climatiques et la promotion du Développement Durable dans notre pays...le climat change, et toi?
le climat change, et toi?

JVE Niger à la première session de formation du Centre Régional de Leadership YALI Dakar

Ils sont 100 jeunes leaders venus de 11 pays d’Afrique francophones pour participer à la toute première session de formation du CRL de Dakar dans le cadre du programme YALI qui se tient actuellement à Dakar depuis le 28 Mai jusqu’au 2 juillet 2016. Ils sont 5 nigériens à faire partir de cette cohorte parmi lesquels le Responsable de Projets de JVE Niger Mr Mahamadou Awal qui participe au programme de Civic Leadership. 
Ce programme est orienté vers ceux qui sont ou aspirent à être civiquement engagés et à être au service du public par le biais d'organisations non gouvernementales, d'organisations communautaires, ou par le bénévolat. Il familiarise les participants à la signification du leadership civique, tout en renforçant leurs capacités techniques et de leadership dans des domaines tels que la citoyenneté, le renforcement de la communauté, le développement économique, le militantisme à la base, la mobilisation politique et de leadership, et le bénévolat. Les sous-thèmes tels que la gestion de l'organisation, la planification stratégique, la collecte de fonds, les relations communautaires et la sensibilisation, le plaidoyer, le suivi et l'évaluation, les médias et la création de coalitions peuvent également être explorés en fonction des besoins et des désirs des participants.